12 septembre 2013

La Seine

La nymphe de la Seine, dans son nymphée.

                                   J’ai vu les sources de la Seine :
                                   C’est un filet d’eau rikiki
                                   Qu’on voit progresser à grand peine
                                   Dans la direction de Paris.

                                   J’ai vu la nymphe de la Seine :
                                   Elle écoute le clapotis
                                   Du bassin dont elle est la reine,
                                   Et dans sa grotte se blottit.

                                   J’ai vu le premier pont de Seine :
                                   C’est un pont en pierres construit
                                   D’une taille lilliputienne.
                                   Mon Dieu mon Dieu qu’il est petit !

                                   EC




Cette chanson a été publiée avec deux autres poèmes, sur le blog de Giovanni Merloni, le Portait inconscient, dans le cadre des «Vases communicants », tandis que mon blog accueillait son texte.



11 septembre 2013

Camargue

Ces flamants artificiels font partie d'un ensemble d'art brut remarquable
découvert sur la route de Paris juste après la Chaise-Dieu.
Ceux que j'ai vus en Camargue étaient plus pâles.

De pétrole un marais s'irise. 
Sous l'horizon voilé de gaze, 
Un bateau monte dans l'écluse.
Deux flamants tirant sur le rose 
Pied dans l'eau cultivent leur blues. 
Ce n'est pas comme ça qu'on bronze... 
La Camargue met mal à l'aise, 
J’aurais dû visiter la Meuse.

EC

Ce poème est paru (sauf le dernier vers ajouté ensuite) avec deux autres, sur le blog de Giovanni Merloni, le Portait inconscient, dans le cadre des « Vases communicants », tandis que mon blog accueillait son texte.

10 septembre 2013

Le Mur (XVII). À la manière de Lamartine













Ô mur ! l’année à peine avait fini son cours,
Que je t’abandonnai pour partir en vadrouille.
Regarde ! je reviens, ayant bouclé mon tour,
Et ne suis pas bredouille.

En Bourgogne les murs ont des cadrans solaires,
Des fresques colorées qui semblent des BD,
Des colombages qui les raient dans la lumière,
Ils sont comme fardés.

Sous le soleil j’ai vu comme Marseille est belle,
Et comme sont brillants ses murs de diamant,
Du Mucem j’ai vu l’ombre des murs de dentelle,
Avec ravissement.

J’ai vu se refléter dans les eaux de Martigues,
Des murs au crépi rouge ou jaune ou même bleu,
Car les murs de Provence en couleurs sont prodigues,
Pas comme toi, morbleu !

Le plus majestueux des murs, le Mont Aiguille,
Écaillé comme toi culmine bien plus haut.
Sa dent inaccessible était une bastille,
Toi tu n’es qu’un chicot.

Tu m’attendais ainsi dans l’ombre parisienne
Pendant que je collectionnais les autres murs.
Pourquoi donc aura-t-il fallu que je revienne ?
Oh que ce sera dur !

EC

Cadran solaire à l'abbaye du Paraclet,
fresque de l'abbatiale de Saint-Seine-l'Abbaye, colombages à Troyes.


Marseille : le MUCEM, la maison diamantée.
Martigues

Le Mont Aiguille, « vigie du Vercors », 2 087 mètres.
La falaise a 350 m de dénivelé.


















Ce poème et ces photos ont été publiés, en compagnie de deux autres poèmes, le 6 septembre 2013, sur le blog de Giovanni Merloni, le Portrait inconscient, tandis qu'il publiait ses textes sur mon blog, et cela dans le cadre des « Vases communicants ».

06 septembre 2013

Aller-retour : texte et photos de Giovanni Merloni

Un grand merci à Giovanni Merloni qui, pour la seconde fois, m'a proposé un échange dans le cadre des « vases communicants ». Son texte Aller-retour est donc publié ci-dessous, alors que les miens le sont sur Le portrait inconscient, le blog dans lequel il publie ses poèmes, sa prose et ses images ; Car Giovanni Merloni est non seulement poète, mais aussi peintre ! Depuis notre premier échange, nous nous sommes déjà rencontrés plusieurs fois et avons lié amitié. Partis cet été dans des directions opposées, nous avons rapporté, de nos vacances respectives, poèmes et photos que nous partageons aujourd'hui.
Rappelons que le projet de « Vases Communicants », lancé par
Le tiers livre et Scriptopolis consiste à écrire, chaque premier vendredi du mois, sur le blog d’un autre, chacun devant s’occuper des échanges et invitations, avec pour seule consigne de « ne pas écrire pour, mais écrire chez l’autre ». La liste complète des participants est établie grâce à Brigitte Célérier.



Aller 
 

Attention aux marches, les partants !

Balancez-vous doucement, avec vos valises !

Comment vous expliquer qu'il y a des règles ?


D'accord, dorénavant je ne vous dis rien, je vais me coudre la bouche.

(Effectivement le globe est grand

Faut pas s'engueuler

Gentiment je vais leur souhaiter...) Bon voyage !



Heureusement, vous avez de la chance !

Italie, c'est beau, vous verrez la tour de Pise…

(Je passai ma lune de miel à Venise

Kit de voyage une seule chemise

Linge pour une nuit et brosse à dents

Merveilleuse parenthèse, cela me suffit pour le reste de ma vie)


Nous avons le canal, les vélos, Paris plage…

Opiniâtre ? Oui, j'aime le théâtre !

Pourtant on ne peut nier que parfois j'y pense


Que c'est beau de partir…

Rouler sur une route vide, briser les remparts

Saluer le profil de maisons sans leur dire bonjour

Trébucher dans un pré de montagne frais et nu, saluer l'inconnu

Une à une apprendre les cimes, leurs noms redoutables

Voltiger dans l'air, se diriger vers la mer…



What ? You don’t understand ?

Xénophobe ? Pas du tout.

Yes, dans le Yacht où j'habite vous serez toujours les bienvenus.

Zigzaguant on se débrouille, dans cette ville infinie. Je vous attends !



Retour 
 

Zénith, il faut laisser la chambre…

Yeux cernés, vous voyez ? C'est la Mort subite, une boisson locale...

Xylophone monotone dans le hall de l'hôtel, vous entendez ?

Whisky au petit matin pour ces messieurs hautains. N'est-ce pas drôle ?

Valises. Avec en plus les faïences hollandaises et les chocolats belges.

Urgence ! Je dois faire pipi !


Tournures menaçantes dans le ciel du Brabant,

Solennelles promesses de revenir,

Rêveries d'autres promenades ou d'autres bouffes, ensemble…


Quand la cloche sonne...

Partir est mourir un peu !

Opiniâtre nécessité de revenir à la base,

Notre seule plage, d'ailleurs.


Mirage d'une halte à mi-chemin, dans un village petit, très joli

Loisir de s’adonner à une halte rétrospective :

Kiss me my dear ! Embrasse-moi, idiot !


Je traverse comme un jongleur mes voyages de rêveur

Impossible, car tout cela restera inconnu,

Hélas ! On se console envisageant quelques bricoles :

Gentiment on pourrait transformer le cagibi en petit atelier ;

Froidement on pourrait remonter la pente en brisant les contraintes;



Élégamment on pourrait s'en sortir.
Demain soir on se souviendra du code

Chancelant on grimpera dans l'escalier

Brusquement on ouvrira la porte

Attention aux cafards !



Giovanni Merloni