07 janvier 2012

La meilleure galette


Le total de graisse = la galette des rois

D’après les précédents gagnants du concours de la meilleure galette aux amandes, cette distinction permet au vainqueur de « multiplier son chiffre d’affaires par quatre ».  Cela s’explique, car les amateurs, bien renseignés, se précipitent chez lui en bataillons serrés, quitte à prendre un ptit bout dpapier avec un numéro dssus, comme à la Sécu. Je me souviendrai toujours de la gloire de notre noble voisin et pâtissier Cochet — hélas remplacé depuis par un triste fabricant de baguettes au plâtre et de makrouts à l’huile rance — lorsqu’il remporta la fabuleuse médaille. On se battait pour sa galette !  Quand ce fut le tour d’une pâtisserie de la rue du Bac, il me fallut faire la queue derrière des dizaines de personnes qui salivaient si bien que le trottoir ruisselait. 
Aussi, ce samedi 7 janvier, lorsque le miroir magique de Google nous indiqua où se vendait  la meilleure galette, nous marchâmes d’un pied allègre et plein d’espérance, N. et moi, vers Miromesnil, bien décidées à absorber «le total de graisse» qui se trouverait contenu anagrammatiquement et physiquement dans «la galette des rois» du lauréat 2012.
La couronne du Roidec, détail
La boutique de ce monsieur se trouvait bien à l’endroit indiqué et sa vitrine arborait avec ostentation l'image fraîchement peinte d’une couronne de lauriers, encerclant le gigantesque « N° 1 » qui témoignait de son récent triomphe, mais… il y avait un mais : elle était fermée ! Oui, fermée. Renseignées par l’aimable tenancière du bistrot d’en face, nous apprîmes, et d’une, que ce commerçant n’ouvrait que du lundi au vendredi, et de deux, que nous n’étions pas les seules depuis ce matin à nous heurter à son mur.
Quoi ! C'est donc ça, le marketing à la française ? À la demande de milliers de consommateurs enthousiastes, prêts à vous mettre sur un piédestal et à vous encenser, vous répondez par le mépris ? Là où n'importe quel boulanger américain (si, si, il y en a) aurait créé un événement Facebook, convoqué la presse, annoncé l'ouverture exceptionnelle le week-end et jusqu'à 22 h, installé sur son trottoir des cordons rouges sur des piliers dorés pour organiser la queue de façon rationnelle, vous fermez boutique et vous partez dans votre campagne avec bobonne et les gamins, comme d'habitude?
Très bien monsieur. Il ne nous fallut pas longtemps, grâce au Samsung de N., pour trouver le nom et l'adresse de votre challenger, qui se trouve rue Jean-Pierre Timbaud dans le 11e. Nous découvrîmes au numéro 38 une toute petite boutique, qui sentait bon à l'intérieur, où nous fûmes servies par une avenante personne à laquelle nous contâmes toute l'histoire. «Ça alors, nous dit-elle tout étonnée : c'est pourtant pas en mars qu'il va les vendre, ses galettes» !
Je ne connaîtrai jamais le goût de la galette Miromesnil. Mais celle d'Oberkampf, alors là ! Sublime !
Et N. a eu la fève.


3 commentaires:

  1. Et le total de graisse équitablement partagé ?

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  2. Hélas... 10 secondes dans la bouche et 20 ans dans les hanches ! :-)

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  3. Marcher d'un pied allègre pour une galette, c'est la démarche allègre d'Allègre qui aurait trouvé son Boulanger à l'Elysée. Comme celui-ci n'est pas répertorié dans ta liste il n'y a jamais la queue devant, et à part cet Allègre les affamés de galette semblent préférer tourner leurs talonettes vers d'autres boulanges. A suivre...

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