30 janvier 2010

Morphine



















Sois sage ô ma douleur et fais moins la maline ;
Tu réclamais l’opium, il descend le voici.
Je m’en vais t’endormir d’un peu de Lamaline :
Une gélule ou deux, tu me diras merci.

Je sais que tu aurais préféré la morphine,
Je peux te l’avouer entre nous, moi aussi.
Mais il faudra nous faire à cette discipline
Car de toute façon je n’en ai pas ici.

T'en souvient-il ? Sa paix était instantanée...
Mon pied comme habillé d’une ouate raffinée
Restait sensible, mais sous cet anesthésiant,

Il était soulagé, tu devenais caresse,
Et je trouvais  alors proprement stupéfiant
De pouvoir m’endormir dans ta douce paresse.

EC

29 janvier 2010

Urgences


Était-ce par inadvertance,
Par bêtise ou par imprudence ?
(Mais cela n’a plus d’importance).
Une perte de vigilance,
Et me voilà, par l’ambulance,
Lariboisière, en tes urgences.

Au milieu de tant de souffrance,
J’ai attendu avec patience,
Sans révolte, sans arrogance,
Sans m’abîmer dans l’inconscience,
Et j’ai toujours gardé confiance,
Lariboisière, en tes urgences.

Mais quand fut venue l’échéance,
J’ai compris sur quel pied je danse,
Et n’ai pu souffrir en silence
Tant la douleur était intense.
J’ai gueulé avec véhémence,
Lariboisière, en tes urgences.

Maintenant que mon pied me lance,
Revenue dans ma résidence,
Je n’ai pas l’esprit de vengeance
Et te dois ma reconnaissance
Pour cette publique assistance,
Lariboisière, en tes urgences.

EC