28 avril 2007

Bouts-rimés

Martin est reparti hier vers le nord, avec plein de matos numérique, non sans m'avoir donné auparavant un cours de Spip et un autre d'Audacity. M. est rentré de Ruoms, les poches pleines de thym frais. Nous attendons L. qui doit débarquer demain vers 4h du matin de Nouvelle Calédonie pour faire un stage à Paris. Le numéro 11 de Formules se boucle, mes autres commandes en cours aussi. J'ai donc eu le temps d'écrire, tout à l'heure, un sonnet sur les bouts-rimés donnés par Robert Rapilly sur la liste Oulipo : étalons/étalons, percherons/percherons, polissons/polissons, oignons/oignons, pigeons/pigeons, savons/savons, pompons/pompons.
Robert nous donnait en même temps sa propre version qu'on peut lire sur son blog.
Voici la mienne, qui pourrait s'appeler « le mythe de l'Entreprise » ou « c'est la vie d'bureau pourvu qu'ça dure » :

Dans cette merde immense où nous nous étalons
On voit parfois passer de fougueux étalons.
Qui les entend hennir « là haut nous percherons »
Sait bien qu’ils finiront, comme nous, percherons.

L’ouvrage qu’au métier en vain nous polissons
Nous voulons le laisser à ces beaux polissons.
Occupez-vous enfin, petits, de nos oignons !
Et pour notre retraite, amis, nous vous oignons.

Ne nous demandez rien à nous, vieux qui pigeons,
Mais de vos supérieurs devenez les pigeons.
Ne nous interrogez jamais, nous qui savons,

Mais gardez votre rêve et vendez vos savons.
Nous, en attendant de distribuer les pompons,
Pompons la merde hélas, et gaîment la pompons.

EC

1 commentaire:

  1. La vie ressemble à ces sonnets que nous torchons.
    En écrivant des mots parfois nous nous lâchons,
    Mais en se répétant ces mots que nous mâchons,
    Souffrons de les entendre et nous nous écorchons.

    Mais ils sont admirés de nos chiens, nos bichons ;
    Heureux de cet amour buvons à pleins cruchons,
    Deux pieds sur le podium où fiers nous nous juchons
    Sans avoir bien saisi qu'en cela nous trichons.

    Jamais la poésie ne fut pour les cochons ;
    Les mots que sans savoir vers vous nous décochons,
    Même si sur l'idée autrement nous séchons,

    Ne sont que nos défauts qu'envers vous nous cachons,
    Et à faire cela nos instants nous gâchons
    Sur des textes idiots que vainement léchons.

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