29 janvier 2007

Orient

Ce matin, sur le pont de la rue des Dames, le soleil levant donnait aux nuages une étrange lueur abricot, qui dorait à son tour les rails de chemin de fer, brillants d'humidité.
Le dimanche avait été sinistre de grisaille. La veille, comme M. et Y. étaient de passage à Paris, nous étions allés ensemble au musée Guimet, où sont exposés des milliers et des milliers de statues, de poteries, d'estampes, de meubles et de vêtements orientaux, récupérés au cours des siècles coloniaux. Il y a de pures merveilles : cette statue dorée surprenante, aux « mille bras et aux mille yeux », ces antiques « BD » japonaises racontant le travail de l'or — avec un ouvrier à qui un contremaître peigne les cheveux pour récupérer la poussière d'or, un Bouddha tellement zen qu'on pourrait s'hypnotiser tout seul rien qu'en le regardant, des meubles au look art déco mais datant du XVIe siècle, etc. Un groupe de Chinois s'extasiait sur les plats et les assiettes du 4e étage. Leur interprète a demandé à M., penché sur une boîte en nacre, ce qu'il pensait de l'art chinois. Comme il en a dit du bien, elle s'est rengorgée avec fierté.

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