17 septembre 2003

APF

Entendu hier à la télé aux informations avant le match Real-OM : "l'association des paralysés de France tape du poing sur la table". Il vaut mieux ne pas être paralysé des bras.

12 septembre 2003

Cigognes

Au numéro 19 de la cité Bauer (nom de l'ancien propriétaire) dans le quatorzième arrondissement, il y a une invraisemblable maison dont la partie donnant sur la ruelle et le portail d'entrée découpé en forme de coeur sont faits de bois peint et orné de bas reliefs et de divers motifs qui font penser à la fois à l'Alsace (n'y a t-il pas quelque chose comme une cigogne ?) et à la Chine (à cause du petit toît au dessus des planches et de fleurs plus proches du lotus que de la tulipe). Un motif plus gros que les autres représente un berger assis avec son chien et son troupeau de moutons. En face de la maison, il y a un petit square. Ca doit être délicieux, d'habiter là.

Poirier

Au 14 rue la Boëtie, à Paris, il y a une galerie de peinture dans laquelle je suis entrée tout à l'heure entre une réunion et un déjeuner, attirée par un tableau d'un certain Verinde en vitrine.
Je ne connaissais pas ce peintre contemporain d'origine flamande, influencé par Bosch, et dont les toiles sont très oniriques. Et je ne connaissais pas non plus Jacques Poirier, exposé au sous-sol de la galerie, qui m'a lui complètement médusée. Il a une technique époustouflante et parfaitement adaptée à l'exécution du trompe l'œil, mais son hyperréalisme est appliqué à des choses qui ne sont pas du tout réalistes, comme les jeux de mots. Un tableau représentant par exemple un mannequin de bois qui court en tenant une carte à jouer (le 10 de coeur), à côté d'un château de cartes où l'on reconnaît la papesse et l'ermite des tarots, et d'un étau dans lequel est retenue une autre carte (un 2 de trèfle), outre qu'il retiendra l'attention par sa perfection technique et son ambiance mystérieuse, pourra se lire comme un rébus « le dix court deux lames étau deux par des cartes », le discours de la méthode par Descartes.

11 septembre 2003

Attentat

Aujourd'hui, à 14 h 46 très exactement (heure locale) j'ai libéré Bartleby le Scribe, d'Herman Melville, sur une tablette dans une rame de métro de la ligne 13, à la place Clichy. J'avais écrit une dédicace du style « ce livre a été libéré le tant à telle heure par N. Ami lecteur, si tu le récupères etc. » Un peu avant la station Gaîté, un touriste italien qui lisait la Republica s'en est emparé, a lu attentivement la quatrième de couverture, puis la dédicace, deux fois, puis est sorti en l'emportant sans autre forme de procès. Plus tard, j'ai eu beau chercher, je n'ai pas vu d'autre livre libéré. Suis-je la seule a avoir suivi le mot d'ordre d'attentat poétique du 11 septembre ?

07 septembre 2003

Catastrophes

La vie a repris son cours : je travaille sur la mise à jour d'Internénettes qui doit avoir lieu demain comme chaque 8 du mois depuis 1996. J'ai rendez-vous avec Billauman demain aussi, pour faire le point sur l'expérience haut débit de Pau, qui peut intéresser les éditeurs membres du Geste comme jadis l'expérience de Vélizy pour le Minitel. Le second numéro de FPC est en gestation déjà bien avancée, si l'on en croit la réunion d'hier midi. J'adore ces réunions, où l'on passe plus de temps à discuter de poésie que d'organisation, ce que tout le monde (sauf moi qui ne suis pas du sérail) a l'air de trouver normal. J'ai donc beaucoup appris, sous ce prétexte, sur l'importance de la théorie des catastrophes dans l'explication de l'histoire de la poésie chez Roubaud, et sur l'alcoolisme chronique des poètes contemporains belges.

02 septembre 2003

Boubou

Reprise de blog après deux mois d'absence : c'est la rentrée des bloggers.
J'ai peu écrit, en août, mais beaucoup lu, seule activité possible avec cette canicule.

En rentrant à Paris, cette vision dans le jardin au dessus du forum des Halles : cinq africaines en boubous, trois de front puis deux derrière, qui poussaient chacune une poussette contenant un bébé blond et rose..