29 janvier 2003

Vertige

Si je me penche sur la situation de l'emploi à Paris et que je la considère un tantinet soit peu, je risque de tomber, j'ai le vertige.
On nous cache tout, on nous en dit très peu, mais je fréquente parfois les conseillers de l'ANPE, les formateurs, les cabinets d'outplacement et les spécialistes du Bilan de Compétences Approfondi, et quand je leur fais remarquer que la queue devant leurs bureaux s'est allongée depuis ma dernière visite, je peux vous dire qu'ils ne se font plus prier pour avouer leur pessimisme pour les mois qui viennent. Sans parler des chefs d'entreprises, qui n'attendent pas de reprise avant 2004.

Utopiste

Brillant exposé de Billauman au club de l'Arche hier soir, devant un public plus nombreux que lorsqu'il n'est pas là... Ce que c'est que le charisme ! Même le représentant de France Télécom était sous le charme. Je l'ai vu prendre des notes fébrilement. A-t-il noté qu'un port Ethernet est à moins de 50 balles alors qu'un port ATM en coûte au moins 100 000 ? (Normal, il n'y a qu'une centaine de clients pour ATM).
Billauman est un nouvel utopiste. Il est en train de construire à Pau le phalanstère du haut débit.
Et le plus drôle, c'est que ça risque de marcher.

28 janvier 2003

Ver

Cette histoire de ver qui a ralenti l'Internet mondial est d'autant plus amusante que selon le New York Times, Microsoft, qui fournissait un patch contre le virus, a été parmi les entreprises les plus atteintes... faute d'avoir suivi ses propres recommandations !

27 janvier 2003

Sunset

Un rêve intéressant la nuit dernière. Je me rends, à 3 heures du matin, heure inhabituelle mais justifiée par des raisons professionnelles, chez une nommée Françoise qui habite au 6e étage d'un immeuble orienté plein ouest, avec balcon. Je m'approche de ce balcon et vois par la fenêtre un spectacle étonnant : en face, à l'ouest, un reste de soleil couchant (la moitié du disque émerge encore de l'horizon), et à gauche, plein sud, un début de soleil levant (le même : la moitié du disque émerge déjà de l'horizon). Ce spectacle assez rare m'enthousiasme. Mais quand j'en fais part à mes proches, ils sont dubitatifs.

25 janvier 2003

Football

2000 policiers déployés ce soir pour le match OM-PSG... Chirac a raison : pourquoi irait-on faire la guerre en Irak, puisqu'on a tout ce qu'il faut pour la faire chez nous ?

20 janvier 2003

Bouts d'os

Encore Europe 1, cette fois sur la question de l'euthanasie, marronnier récemment repoussé grâce au procès de l'infirmière assassine : interview d'un curé geignard, patelin et affecté («Oui, ça peut arriver que les malades me disent donnez moi la mort. Mais qu'est-ce que ça veut dire pour eux en réalité ?? Je m'assois à côté d'eux et je leur dis ça veut dire que vous souffrez») suivie par l'opinion du Vatican selon laquelle «y faut pas euthanasier mais y faut pas non plus soigner trop, faut laisser faire la nature».
Et quand on pense que ces gens là font faire le tour du monde à des vieux bouts d'os morts d'une religieuse de Lisieux.

19 janvier 2003

Reliques

Entendu sur Europe 1 à midi, après une interview délirante d'un député UMP de la Réunion, au sujet du voyage des reliques de Ste Thérèse de Lisieux : «Il ne nous reste que Lisieux pour pleurer !»

Uranium

Savez-vous quelle est la différence entre l'uranium et Bush ?
L'uranium s'enrichit en Irak.
Et Bush ?
Il voudrait bien !

17 janvier 2003

Analyse

Ayant eu l'occasion, dans le métro, de méditer sur mon rêve, j'en ai conclu :
1) qu'il faut se méfier des péripatéticiens
2) qu'on a raison de douter de ce que les doctes vous dictent

Lacunes

Curieux rêve ce matin : je marche boulevard Richard Lenoir ou avenue Ledru-Rollin — en tout cas c'est dans le 11e — aux côtés d'un homme supposé combler mes lacunes littéraires par un enseignement péripatéticien. Nous marchons donc de conserve et il passe en revue plusieurs auteurs. Nous en arrivons à Saint-Simon et le docte personnage m'apprend que le prénom de cet illustre auteur est «Bénédouct» , ce qui ne laisse pas de me surprendre.

Vasset

À lire séance tenante, Exemplaire de démonstration de Philippe Vasset, édité chez Fayard. Un roman bref et oulipien, qui m'a renvoyée aux problèmes d'intervalles de la classe de 7e. Deux textes intercalés (mais lequel s'intercale dans lequel ?), un centon de situations et de personnages, une critique des scénarios des séries TV américaines, quel que soit le biais par lequel on l'aborde, ce bouquin se lit avec un grand plaisir, ce que j'ai fait hier soir.

16 janvier 2003

Ricoré

J'ai mis en ligne sur internénettes un mini roman photo mettant en scène certaines personnalités présentes à Autrans (avec leur consentement amical), et la fameuse boîte de Ricoré que les Wifistes utilisent pour fabriquer une antenne.
L'auteur de la «saga Ricoré» (remarquable histoire de la marque) devrait mettre à jour son texte. Car si l'action Ricoré est en train de monter, c'est bien grâce au contenant rond et lisse de la mixture et non au contenu granuleux et plutôt dégueulasse que constitue ce mélange de chicorée et de café soluble.

15 janvier 2003

Filiation

En écoutant la radio ce matin, j'entends que Delacroix serait le fils de Talleyrand !
Me voilà bien avancée.

13 janvier 2003

Pigeons

En revenant du siège de l'Acsel, j'attendais le «74» rue Montmartre, à côté d'une dame, lorsque notre attention fut attirée par le comportement curieux d'un jeune homme qui allait et venait sur le trottoir, ou plus exactement allait prudemment et revenait à toutes berzingues. Après plusieurs de ces étranges allers-retours, nous avons compris (la dame et moi) que ce jeune homme avait la phobie des pigeons, pigeons qu'un beauf immonde faisait exprès d'attirer en émiettant du pain juste devant l'entrée de l'immeuble où souhaitait pénétrer le jeune homme. Ce jeune homme me fut immédiatement sympathique, car à l'instar de Queneau je hais ces rats volants, sales et voraces, dont les excréments ont hélas transformé en scènes d'horreur certains lieux parisiens autrefois pleins de charme comme le cimetière Montmartre, par exemple (allez donc voir l'état des tombes sous le pont).

La dame elle aussi devait être Quenellienne, car elle me raconta cette histoire : un jour qu'elle était avec des enfants au jardin du Palais Royal, son attention fut attirée par une autre dame qui lançait des grains pour attirer des pigeons. Ma dame lui demanda de bien vouloir aller faire ça ailleurs car les pigeons véhiculent des maladies — dont la tuberculose — et elle souhaitait en protéger les enfants. Chose curieuse, la dame distributrice accepta aussitôt de s'éloigner et lui répondit que de toutes façons, elles étaient d'accord, car ces graines étaient empoisonnées !

Là dessus la dame et moi décidâmes d'un commun accord de faire fuir le beauf immonde et les pigeons, pour permettre au jeune homme d'entrer dans l'immeuble.

Culture

Pendant le mémorable «dîner de gala» qui traditionnellement marque la clôture des rencontres d'Autrans, j'ai pu converser avec Fred Forest, mon voisin de droite, que j'avais eu l'occasion de rencontrer il y a quelques années lorsqu'il mettait aux enchères sa première oeuvre numérique; j'ai fait aussi la connaissance d'une sympathique saxophoniste du CEA qui joue dans le même orchestre que Joël Martin (la comtesse du Canard). Elle-même est amateure de contrepèteries (nous sommes donc au moins deux femmes !) Et l'Assureur nous a encore éblouis par sa culture en nous citant de mémoire un palindrome en latin :
"in girum imus nocte et consumimur igni"
Bref un dîner éminemment culturel et oulipoïde.

Hystérie

De retour d'Autrans — dont je ferai un compte rendu fidèle sur Internénettes, avec des photos évidemment compromettantes — je me suis arrêtée chez ma soeur à Grenoble pour le week-end. Mon beau-frère m'a raconté qu'il a un collègue du nom d'Ollyst, qui a appelé son fils... Éric. Ça peut s'inventer, mais, là c'est vrai...

08 janvier 2003

Hébergement

Le sort s'acharne, décidément, sur mes rapports avec le numérique.
Comme si le vol de mes appareils n'avait pas suffi, je découvre en rentrant de vacances que mon site ne marche plus (ce qui explique, charmants lecteurs, que vous n'ayez pu accéder à ce blog depuis le... 21 décembre !)
La raison en était que je n'avais pas payé l'hébergement. C'est tout à fait exact, mais il est tout aussi vrai que je n'avais reçu aucune facture, et pour cause, elle m'avait été envoyée à mon ancienne adresse e-mail...
Je ne veux pas m'immiscer dans l'organisation interne de Claranet, mais si j'étais directrice commerciale de cette entreprise, il me semble qu'avant de couper un site et d'en renvoyer le nom dans le domaine public, j'enverrais au moins une petite relance écrite par courrier normal, sachant que je possède l'adresse postale et que je me méfie de la volatilité extrême des adresses e-mail. Cela aurait de plus l'avantage de fidéliser ma clientèle.
Je préviendrai aussi mon client par téléphone ou mail (le bon cette fois-ci) du rétablissement de la connexion. Et puis je répondrais aux mails qu'il m'envoie.
Mais rien de tout cela ne semble avoir effleuré les services commerciaux de cette entreprise qui ne figure pas dans les pages jaunes mais que j'ai retrouvée pour aller porter le chèque en urgence.
En l'occurrence, je ne peux pas dire que je garde de l'aventure un excellent souvenir.
Et la prochaine fois que je recommanderai un hébergeur à un de mes clients, pourquoi, hein, pourquoi choisirais-je celui dont j'ai de mauvais souvenirs ?

03 janvier 2003

Alu

On m'a raconté qu'un certain artiste, pauvre comme ils le sont presque tous et n'ayant pas les moyens d'acheter un cadeau de Noël à sa compagne, avait eu l'idée de s'entortiller la bite dans du papier d'alu pour la lui rendre plus présentable en ce jour de fête. L'histoire ne dit pas si elle a apprécié. Mais moi qui la connais, je pense qu'elle a dû se tordre de rire !

Vol

On ne dira jamais assez le bonheur de décrocher de l'Internet pendant quelques jours : le 31, à midi, je déjeunais au soleil de l'Ardèche avec une dizaine d'amis. Avant, j'avais eu ma ration de caillettes, de picodons, de cardons, de pistou, de feu de bois de cade, de balades entre les interstices des rochers calcaires où poussent les chênes verts, au dessus du Chassezac ou de la Beaume. Lattier, dont le talent de conteur ne faiblit pas, avait littéralement subjugué les convives petits et grands en leur narrant l'horrible histoire du Rambo de Païolive, qui vivait dans le bois. Cet ancien légionnaire avait tué un jeune campeur et séquestré sa compagne pendant une semaine avant de l'assassiner elle aussi. Lattier en a fait un tableau, et moi j'avais commencé à en faire un poème anagrammatique, mais voilà, tout n'est pas rose dans la vie : je me suis fait voler mon ordinateur portable et mon appareil photo dans la voiture, sur le chemin du retour. Qu'est-ce que le connard qui m'a volée va faire de mes centaines de photos du Tanargue, de la grotte de Beaume-Granas, du pont sur la Beaume, des tourbillons du confluent de la Ligne et de l'Ardèche ? J'espère pour lui qu'il les regardera, et que ça lui fera question. Quant à mon poème, je le recommencerai, un jour.