22 octobre 2003

Agrément

Entendu lors d'un conseil d'administration : « il faut bien examiner les condiments d'agression ».

17 septembre 2003

APF

Entendu hier à la télé aux informations avant le match Real-OM : "l'association des paralysés de France tape du poing sur la table". Il vaut mieux ne pas être paralysé des bras.

12 septembre 2003

Cigognes

Au numéro 19 de la cité Bauer (nom de l'ancien propriétaire) dans le quatorzième arrondissement, il y a une invraisemblable maison dont la partie donnant sur la ruelle et le portail d'entrée découpé en forme de coeur sont faits de bois peint et orné de bas reliefs et de divers motifs qui font penser à la fois à l'Alsace (n'y a t-il pas quelque chose comme une cigogne ?) et à la Chine (à cause du petit toît au dessus des planches et de fleurs plus proches du lotus que de la tulipe). Un motif plus gros que les autres représente un berger assis avec son chien et son troupeau de moutons. En face de la maison, il y a un petit square. Ca doit être délicieux, d'habiter là.

Poirier

Au 14 rue la Boëtie, à Paris, il y a une galerie de peinture dans laquelle je suis entrée tout à l'heure entre une réunion et un déjeuner, attirée par un tableau d'un certain Verinde en vitrine.
Je ne connaissais pas ce peintre contemporain d'origine flamande, influencé par Bosch, et dont les toiles sont très oniriques. Et je ne connaissais pas non plus Jacques Poirier, exposé au sous-sol de la galerie, qui m'a lui complètement médusée. Il a une technique époustouflante et parfaitement adaptée à l'exécution du trompe l'œil, mais son hyperréalisme est appliqué à des choses qui ne sont pas du tout réalistes, comme les jeux de mots. Un tableau représentant par exemple un mannequin de bois qui court en tenant une carte à jouer (le 10 de coeur), à côté d'un château de cartes où l'on reconnaît la papesse et l'ermite des tarots, et d'un étau dans lequel est retenue une autre carte (un 2 de trèfle), outre qu'il retiendra l'attention par sa perfection technique et son ambiance mystérieuse, pourra se lire comme un rébus « le dix court deux lames étau deux par des cartes », le discours de la méthode par Descartes.

11 septembre 2003

Attentat

Aujourd'hui, à 14 h 46 très exactement (heure locale) j'ai libéré Bartleby le Scribe, d'Herman Melville, sur une tablette dans une rame de métro de la ligne 13, à la place Clichy. J'avais écrit une dédicace du style « ce livre a été libéré le tant à telle heure par N. Ami lecteur, si tu le récupères etc. » Un peu avant la station Gaîté, un touriste italien qui lisait la Republica s'en est emparé, a lu attentivement la quatrième de couverture, puis la dédicace, deux fois, puis est sorti en l'emportant sans autre forme de procès. Plus tard, j'ai eu beau chercher, je n'ai pas vu d'autre livre libéré. Suis-je la seule a avoir suivi le mot d'ordre d'attentat poétique du 11 septembre ?

07 septembre 2003

Catastrophes

La vie a repris son cours : je travaille sur la mise à jour d'Internénettes qui doit avoir lieu demain comme chaque 8 du mois depuis 1996. J'ai rendez-vous avec Billauman demain aussi, pour faire le point sur l'expérience haut débit de Pau, qui peut intéresser les éditeurs membres du Geste comme jadis l'expérience de Vélizy pour le Minitel. Le second numéro de FPC est en gestation déjà bien avancée, si l'on en croit la réunion d'hier midi. J'adore ces réunions, où l'on passe plus de temps à discuter de poésie que d'organisation, ce que tout le monde (sauf moi qui ne suis pas du sérail) a l'air de trouver normal. J'ai donc beaucoup appris, sous ce prétexte, sur l'importance de la théorie des catastrophes dans l'explication de l'histoire de la poésie chez Roubaud, et sur l'alcoolisme chronique des poètes contemporains belges.

02 septembre 2003

Boubou

Reprise de blog après deux mois d'absence : c'est la rentrée des bloggers.
J'ai peu écrit, en août, mais beaucoup lu, seule activité possible avec cette canicule.

En rentrant à Paris, cette vision dans le jardin au dessus du forum des Halles : cinq africaines en boubous, trois de front puis deux derrière, qui poussaient chacune une poussette contenant un bébé blond et rose..

28 juin 2003

Monop

M. qui vient de rentrer du Monoprix avec le caddie plein, me déclare sans rire : "je vais déballer mes courses".

24 juin 2003

Mouches

Toujours chez D. hier, il fut question du mimosa envahissant de son voisin qui lui cache le ciel. La conversation porta sur les différentes façons d'attenter à la vie de ce végétal : clous de cuivre, trou dans le tronc avec injection d'acide, etc. Puis quelqu'un s'écria. "Il existe des produits pour faire mourir les souches !"
Et sourire les mouches ?

Le bon côté

Comme toujours, A. nous a fait rire aux larmes hier chez D. Elle n'a pas de fils, et l'une de ses filles, homosexuelle, vit en ménage avec une autre femme. Sa copine, qui regrettait elle aussi de n'avoir que des filles, lui dit un jour : « Il faut voir le bon côté des choses, au moins, nous n'avons pas de belle-fille ! » A. n'a pas répondu mais n'en pensait pas moins.

17 juin 2003

Mopsik

Charles Mopsik est mort. Je suis sûre que ce nom ne dit rien à la plupart d'entre vous ; d'ailleurs, à part un petit article dans le Monde d'aujourd'hui, je n'ai rien vu nulle part, sauf sur le câble hier soir sur TFJ, où ils ont repassé une ou deux émissions auxquelles il avait participé. J'ai eu l'honneur de le connaître il y a une vingtaine d'années, pendant les cours du philosophe cabaliste Jean Zacklad dont il était le jeune — préféré — et brillant élève. Charles Mopsik s'affiliait lui-même à Lévinas et à Blanchot. Incisif, parfois provocateur, critique de Scholem et de certaines opinions établies sur la Cabale, il avait entrepris à un âge non recommandable (puisque il faudrait selon la tradition n'aborder cette discipline qu'à la quarantaine) une vaste entreprise qui tient à la fois de la recherche pure, du dépoussiérage, de la révélation, de l'explication jusqu'à la vulgarisation, de la traduction et du dévoilement, des textes fondamentaux de la mystique juive. Le Zohar, surtout, dont je peux citer de mémoire la première phrase dans sa traduction éditée par Verdier : « D'emblée, la résolution du roi laissa la trace de son retrait dans la transparence suprême ». Cette phrase, commentaire de la première phrase de la Genèse, est une allusion au « tsimtsoum », cette philosophie du « retrait » de Dieu, sorte de divine contraction qui laisse place à la création. Car la dimension féminine du divin est l'un des traits essentiels de la Cabale telle que je l'ai découverte grâce à Mopsik, Zacklad, Catherine Chalier et d'autres. Zacklad est mort il y a déjà longtemps, jeune, une cinquantaine d'années. Charles Mopsik avait à peine 46 ans. Son œuvre est inachevée. J'espère que quelqu'un va continuer. Je ne sais trop pourquoi, mais par ces temps de fanatisme, il me semble que c'est vital.

09 juin 2003

Croque-morts

À cause de la grève, ma mère (80 ans) n'a pas pu aller à l'enterrement de son amie décédée il y a peu et qui avait lieu à Toulon. Le train de Valence partait bien, mais s'arrêtait à Marseille. — Rien n'est prévu pour ceux qui ont pris des billets pour Toulon ? a-t-elle demandé, gentiment comme toujours. La réponse, négative, fut en plus méprisante et agressive.
Dans un sens, m'ont fait remarquer M. et D., heureusement que ce n'étaient pas les croque-morts qui étaient en grève. Sans quoi elle serait allé à Toulon pour rien.

Grève

Bon, eh bien on s'y remet ! De retour de Madrid, une ville sans grève ni crottes de chiens, avec plein d'arbres et de fontaines, le contraste est rude. Ici, c'est selon le mot de M. et sur l'air des lampions, enseignants gnan gnan, enseignés niais niais, syndicats ca ca.

14 mai 2003

Boulettes

Ce qui console, par les temps qui courent, c'est d'entendre PPDA au journal de 20 h protester d'un ton grave mais cependant mesuré, contre je cite : «ces boulettes qui souillent nos côtes». Je me suis tenu les miennes.

Après mes 12 km à pied d'hier, je me suis tapé ce matin par le même moyen de locomotion l'aller-retour Paris Clichy, avec l'intéressante traversée de la porte du même nom et du périph. J'avais rendez-vous et je n'aime pas être en retard. J'ai bien fait, le RDV était intéressant.

Le problème c'était cet après midi. Autre rendez-vous, aussi intéressant, à Denfert cette fois. J'ai eu la chance de trouver un bus, heureusement qu'il y a des non-grévistes courageux. Et sympas. Des qui se soucient des pauvres crétins dans mon genre qui ont besoin de bosser. Un grand merci à eux via ce blog. Bon. C'était quand même wagon à bestiaux, comme style. Je trouve l'attitude des non grévistes d'autant plus courageuse. Je pense à cette femme conductrice de la ligne 68, je l'avais déjà repérée, c'est quelqu'un de bien. Heureusement qu'il y a des nanas pour avoir des couilles.

Quand va-t-on réussir à se libérer de l'emprise de ces syndicats qui n'en n'ont que le nom ? Où est Nicole Notat, qui avait le bon esprit, elle, de ne pas souiller ses côtes ?

Ma fille est à Madrid, dans un bistrot, en train de regarder le Réal contre les Ritals. Elle s'en fout, Trézéguet ou Zizou, elle gagne à tous les coups !

13 mai 2003

String

C'est la grève. Et quand on pense que l'État file chaque année quatorze milliards à la SNCF pour « rééquilibrer » le budget, c'est à dire financer le régime spécial de ces privilégiés !

C'est la grève. J'ai rendez-vous chez le dentiste cet après midi à 16 h. Il va falloir que je parte à 14 h 30. Je serai peut être rentrée vers 19 h. Une après-midi bien remplie.

C'est la grève. Les publicitaires de la RATP sont de grands humoristes. On voit partout dans les rames de métro de petites affichettes annonçant le sponsoring par la régie d'un championnat d'athlétisme quelconque. Elles représentent une jolie chaussure de sport.
Rentre Avec Tes Pieds !

Hier, le beau cul d'Emmanuelle Béart, qui a fait rebondir (c'est le cas de le dire) les ventes du magazine Elle, faisait beaucoup parler les radios. On racontait que, pour ne pas se mouiller les cheveux, la star les avait noués avec son string noir. Commentaire de M. (avé l'assent) : « Hé bé, peuchère, heureusement qu'elle avait pas peur de se mouiller les poils du cul, sinon avec quoi elle les aurait attachés ? »

26 avril 2003

Séminaire

N., partie en stage à Madrid pour 3 mois, flippe un peu, loin de son copain, de ses amies et de ses parents. Elle trouve les Espagnols hautains et méprisants. Et pendant ce temps là, sa mère en profite pour aller au séminaire Perec entendre parler d'hypotypose et de metalepse...

25 avril 2003

Oubapo

Hier soir, vernissage de l'expo Oubapo (Ouvroir de Bande Dessinée Potentielle). Un monde fou, trop pour cette petite galerie du 3e arrondissement de Paris, mais il faisait beau, et tout le monde s'est retrouvé dehors au moment de boire un coup. À l'intérieur, une œuvre superbe d'Étienne Lécroart : une bande dessinée-installation, avec des cases qui refusent d'en rester aux deux dimensions tradionnelles, d'autres qui se cassent la gueule sur celles du dessous, entraînant une modification du récit, lequel monte, descend, se mord la queue comme un ruban de Mœbius tout en offrant de possibles bifurcations. Il y a aussi les œuvres des autres oubapiens : des Shtroumpfs en plastique écrasés, très jolis, un détournement de Michel Vaillant particulièrement jouissif de François Ayrolles, un recueil des extraits de presse tirés des albums de Tintin, des planches de Killofer, des assiettes, etc. etc. J'ai acheté l'oupus 2 de leurs œuvres et me le suis fait dédicacer. Et comme il y avait là tout le gratin de la BD, j'en ai profité pour faire signer aussi les dessinateurs non oubapiens, dont Fanny, Charp, Luz... Ça a donné ça et je suis particulièrement fière d'avoir osé demander à F'Murr : « S'il te plaît, dessine-moi un mouton ». Mon seul regret, celui d'avoir laissé partir Marjane Satrapi sans avoir obtenu sa contribution ! Ce sera pour une autre fois, quand elle sortira le prochain tome de Persépolis, peut-être ?

21 avril 2003

Bête

Incroyable : je lis dans un forum de 01.net consacré aux données personnelles que l'Internet c'est l'Apocalypse. La preuve ? Il y a les 3 w. Et en hébreu le w c'est « vav », le chiffre 6.
Donc www = 666, le chiffre de la bêêêêête !!!!

20 avril 2003

Course

Le Grand Prix de F1 de San Marin est endeuillé par la mort de la mère des deux Schumacher. Ils ont décidé de courir quand même, mais ils porteront le deuil.
« Tu crois qu'ils vont faire la course avec un corbillard ? », me demande M.

Filtres

Je reçois de plus en plus de spams pornos, du genre le plus dégueu et le plus nul, malgré les filtres que j'ai mis en place. J'ai repéré trois des trucs utilisés par les spammeurs pour déjouer les filtres.
1) l'objet du message est anodin, sans rapport avec le contenu, et ne contient aucun des mots habituellement filtrables.
2) le corps du message contient bien les mots filtrables, et les plus rudes, mais sous forme d'images et non pas de texte.
3) les mentions de bas de message, sur lesquelles on mettait des filtres (notamment sur le mot remove) sont sciemment truffées de fausses fautes d'orthographe ou de frappe. Remove s'écrira remmove, etc.

J'ai également remarqué que la lettre de secuser.com, à laquelle je suis abonnée et que je recommande à tous, est une fois sur trois prise pour un spam par mes filtres..

On peut placer tous les filtres qu'on veut sur les mots, on n'en a pas encore inventé d'efficaces pour leur contexte.

Rachat

Je trouve Blogger de plus en plus lent, il est parfois impossible de s'y connecter. D'après eux, ce serait l'effet de l'annonce du rachat par Google de leur maison mère. Mais il me semble bien que j'avais les mêmes problèmes avant cette annonce.

Humanitaire

Entendu ce matin à Europe 1 : « en Irak l'aide humanitaire fonctionne aussi pour les animaux... »

14 avril 2003

Lettre

Entendu à midi sur LCI, le recteur de la Mosquée de Paris, interrogé sur le fait qu'il y a 27 % d'intégristes dans le nouveau conseil des musulmans de France :
— « Oh vous savez, il ne faut jamais prendre les chiffres à la lettre ».

Surtout quand il s'agit de chiffres arabes !

09 avril 2003

Haricots

Hier soir, au club de l'Arche, Gilles Granier, DG d'Intel France et en charge pour Intel Europe de la croissance externe, nous a — entre autres choses — expliqué comment, dans l'usine Intel d'Irlande où l'on fabrique des microprocesseurs à tire larigot, on lavait les « wafers » à l'eau claire.
— Vous êtes en concurrence avec les fabricants de whiskey, a dit quelqu'un dans la salle.
— La différence, répondit il du tac au tac, c'est que nous, on recycle.
alors, la salle en choeur :
— Nous aussi ! Nous aussi !

Du reste, je retiendrai sa phrase inoubliable :
« Je vous vois tous comme des sources de profit, avec des puces dans les oreilles »,
et la réflexion de mon voisin barbu, entre ses dents , lorsque il fut question des applications multiples dans le domaine du sans fil.
« À quand les haricots wireless ?? »

04 avril 2003

Trou

Vu sur France 3 vers midi, un reportage sur le trou texan d'où W.Bush est originaire. On y vend des souvenirs marqués à son nom, dont une poupée à son effigie, qui lorsqu'on appuie sur un bouton derrière est capable de dire 17 phrases différentes.

Comme lui !

02 avril 2003

Sosie

Frédéric a lancé un beau poisson d'avril sur la liste Oulipo , il en est résulté une foule de réactions où se révèlent les divers caractères. Il y a ceux qui ont compris tout de suite et le font savoir avec humour et poésie (j'ai noté une très jolie «textimage» en forme de poisson qui disait «je crois que je me suis fait avoir»). Il y a ceux qui doutent et sont inquiets, ceux qui s'exécutent naïvement en le prenant au premier degré, mais sans protester. Et puis il y a l'inévitable polémiste professionnel, parano de surcroît, qui y va de sa diatribe indignée, drapé dans son bon droit, et parfaitement ridicule.

Ceci dit, le meilleur poisson d'avril c'était celui de Saddam Hussein. Il annonce qu'il va parler à la TV et c'est même pas lui qui cause !

Marché

Intéressante soirée hier dans un bistrot branché du 10 ème arrondissement, avec un débat sur la gratuité qui réunissait autour de François Coulon (l'auteur des fictions interactives «20% d'amour en plus» et «Pause»), Antoine Moreau, instigateur du mouvement Copyleft dans l'art, Rémi Sussan, journaliste, et Fred Forest, alias «Arnumérik» dans Internénettes. Le thème en était la gratuité, et le fil conducteur une comparaison à mon avis peu fondée entre le monde du logiciel libre et celui de l'art. Car en ce qui concerne l'art digital, il n'y a encore aucun marché, aucune demande réelle, comme l'a souligné Fred Forest. Ce n'est pas le cas du logiciel libre, bien au contraire. L'artiste numérique, souvent fonctionnaire, vit en somme des subsides de l'État mécène, et profite de ses loisirs pour «se faire plaisir» tout en fabriquant du sens.

27 mars 2003

Siège

Il s'est un peu emmêlé les pinceaux, le patron d'EDF, ce matin sur Europe 1, en voulant exprimer sa compassion pour les pauvres assiégés de Bassora : il a dit que depuis le Moyen-Âge, ça ne s'était jamais fait, de couper l'eau et l'électricité aux habitants d'une ville...

26 mars 2003

Cauchemar

M. dit qu'au moment de la guerre froide, si les États-Unis avaient eu à leur tête les mêmes irresponsables qu'aujourd'hui, on serait tous morts à l'heure qu'il est. Et Alan m'écrit de New York: «Je ne veux que de reveiller de ce cauchemar...»

23 mars 2003

Doute

Cette histoire de sosies de Saddam a introduit le doute dans mon esprit. Je me demande si ce sont bien les Américains qui sont en Irak.

04 mars 2003

Lapalissade

Entendu ce matin sur Europe 1, Bouteflika : «il est certain qu'à une certaine époque de mon existence j'étais beaucoup plus jeune».

27 février 2003

E-mailing

J'ai rencontré avec plaisir cet après midi, en chair et en os, Louis Rouxel, le patron de Splio, la société qui assure le routage de la newsletter d'Internénettes, celle de Périphéries, et beaucoup d'autres. Devant les membres de l'Observatoire de l'e-mail, il a fait un exposé vraiment intéressant sur les différentes possibilités techniques comparées d'identifier l'expéditeur d'un mail. L'objet de tout ça étant de lutter contre le spam. Je dis «en chair et en os», parce que je l'avais déjà eu en ligne pour une interview en vue du bouquin «Mille milliards d'e-mails». Voilà donc l'occasion de dire que Splio est un prestataire formidable, que je recommanderais sans hésiter à quiconque souhaite sous-traiter son e-mailing.

26 février 2003

Tripes

Plus je vieillis, moins j'aime Schubert. Je viens d'entendre le «Voyage d'Hiver» enregistré dans les annés 50 par Gérard Souzay et Baldwin. Cette complaisance dans la tristesse, cette indécence dans le sentiment, ce gonflement de l'égo souffrant, existent dans cette musique indépendamment de l'interprétation qui date, il est vrai.

Bel Ami

Au club de l'Arche hier soir, Christian avait son portable, équipé Wifi. Il a réussi à se brancher sur l'hôtel Bel Ami. 50 F de l'heure, c'est pas donné. C'est plus cher qu'un web café. Mais bon, à 6 mégabits par seconde, on a pu regarder la télé.

Heureusement, car les conférenciers n'étaient pas parfaits.

22 février 2003

Secousse

J'ai nettement ressenti une secousse sismique — unique et courte — peu avant dix heures moins le quart. Je peux identifier à coup sûr le phénomène, j'en ai vécu déjà quatre ou cinq, ça ne trompe pas. Et je n'aime pas du tout, mais pas du tout ça. Aussitôt, j'ai fait part de mon émotion (assez vive) aux personnes présentes, M, N, R et C. Personne n'avait rien senti à part moi. On s'est un peu foutu de ma gueule.
Et pourtant c'était vrai .

Ce xé que l'expérience tout de même.

21 février 2003

Zeugme

Beau zeugme à l'instant sur Europe 1 à propos de la restitution à ses propriétaires d'un butin retrouvé par des gendarmes : «un travail de fourmi et de longue haleine».

Queneau

Le centenaire de Raymond Queneau, aujourd'hui, n'a pas fait grand bruit, et c'est bien dommage. Simplement hier soir, le plaisir de revoir, à la télé, Zazie dans le métro, le film.

14 février 2003

St Valentin

Bonne fête à Valentin Brû, bonne fête à Valentin Lacambre.

Hier soir, au restaurant , après le jeudi de l'Oulipo, Philippe nous a fait remarquer que Baudelaire, au début, tenait dans un bouquin de la Pléiade, et qu'aujourd'hui il y en a deux ou trois tomes.

— «Et pourtant», nous dit-il, «il n'a rien écrit depuis».

12 février 2003

Pigeons

L'un des ouvriers qui travaillent actuellement à la réfection des gouttières de notre immeuble vient de Provins. Et là -bas, nous a-t-il expliqué, les pigeons sont plus gros qu'à Paris. Quand un pigeon mort bouche un conduit, c'est encore plus dégueulasse qu'ici. « Franchement, madame, ça soulève le cœur ».

Couleur

À la fin de la réunion du club de l'Arche, comme je quittais la salle, il a croisé mon regard, a eu l'air surpris, puis ravi, s'est précipité, m'a embrassée avec chaleur, puis m'a dit : «alors ? comment ça va ? » .
— « Heuh , ça va bien », j'ai dit.
Et puis, avec un geste vers mes cheveux
— « C'est la couleur n'est-ce pas, qui a changé ? »
— « Mmm... », j'ai dit.
— « Ah c'est ça ! », me dit il avec un grand sourire.

Mais qui était-donc ce monsieur ?????

11 février 2003

Terminale

Pascale a distribué à ses terminales une carte du monde muette, en leur demandant de positionner Jérusalem et La Mecque. Résultat catastrophique ! Elle a trouvé Jérusalem en Sardaigne ou en Sicile. Quant à La Mecque, elle était à la place de Jérusalem dans le «meilleur» des cas...
Pascale enseigne l'histoire et la géographie à Nanterre.
Elle craque.

07 février 2003

Percée

... et juste après, une joueuse de tennis interviewée :
« Oui, j'ai un tennis qui me permet de percer dans mon tennis »

Les émissions sportives sont une mine !

Continent

Entendu à l'instant sur Europe 1, dans l'émission foot :
« Oui, tout le monde pense ça, sur le continent corse » ...

05 février 2003

France profonde

Ma mère a une coiffeuse formidable.
Une dame entre dans le salon de coiffure, mais voyant que c'est l'employée, d'origine maghrébine, qui va la coiffer, elle s'insurge :
— «Je ne veux pas me faire coiffer par une Arabe !»
Alors la patronne :
— «et moi, madame, je ne veux pas coiffer des racistes, vous pouvez sortir.»
Ma mère applaudit bien fort.

Et ça se passe dans un bled de la France profonde !

01 février 2003

Soucoupe

J'ai pris le bus ce matin pour aller à la réunion du comité de rédaction de Formules. En voyant une bande d'Américains hilares essayer de comprendre comment marchait le compostage des tickets, mon voisin, un Africain, me dit : «Il y a beaucoup à apprendre quand on voyage». Devant mon air interrogatif, il poursuit : «Au début, quand je suis arrivé d'Afrique, je ne comprenais rien du tout au métro. Quand je suis revenu dans mon petit village, au Burkina Fasso, tout le monde voulait que je raconte Paris. Paris, Paris, ils n'avaient que ce mot à la bouche ! Je leur ai dit : Imaginez-vous qu'à Paris, il y a des camions qui envoient de l'eau pour laver par terre. Si vous aviez vu leurs yeux !!». Et des doigts il me montrait la taille d'une soucoupe .

29 janvier 2003

Vertige

Si je me penche sur la situation de l'emploi à Paris et que je la considère un tantinet soit peu, je risque de tomber, j'ai le vertige.
On nous cache tout, on nous en dit très peu, mais je fréquente parfois les conseillers de l'ANPE, les formateurs, les cabinets d'outplacement et les spécialistes du Bilan de Compétences Approfondi, et quand je leur fais remarquer que la queue devant leurs bureaux s'est allongée depuis ma dernière visite, je peux vous dire qu'ils ne se font plus prier pour avouer leur pessimisme pour les mois qui viennent. Sans parler des chefs d'entreprises, qui n'attendent pas de reprise avant 2004.

Utopiste

Brillant exposé de Billauman au club de l'Arche hier soir, devant un public plus nombreux que lorsqu'il n'est pas là... Ce que c'est que le charisme ! Même le représentant de France Télécom était sous le charme. Je l'ai vu prendre des notes fébrilement. A-t-il noté qu'un port Ethernet est à moins de 50 balles alors qu'un port ATM en coûte au moins 100 000 ? (Normal, il n'y a qu'une centaine de clients pour ATM).
Billauman est un nouvel utopiste. Il est en train de construire à Pau le phalanstère du haut débit.
Et le plus drôle, c'est que ça risque de marcher.

28 janvier 2003

Ver

Cette histoire de ver qui a ralenti l'Internet mondial est d'autant plus amusante que selon le New York Times, Microsoft, qui fournissait un patch contre le virus, a été parmi les entreprises les plus atteintes... faute d'avoir suivi ses propres recommandations !

27 janvier 2003

Sunset

Un rêve intéressant la nuit dernière. Je me rends, à 3 heures du matin, heure inhabituelle mais justifiée par des raisons professionnelles, chez une nommée Françoise qui habite au 6e étage d'un immeuble orienté plein ouest, avec balcon. Je m'approche de ce balcon et vois par la fenêtre un spectacle étonnant : en face, à l'ouest, un reste de soleil couchant (la moitié du disque émerge encore de l'horizon), et à gauche, plein sud, un début de soleil levant (le même : la moitié du disque émerge déjà de l'horizon). Ce spectacle assez rare m'enthousiasme. Mais quand j'en fais part à mes proches, ils sont dubitatifs.

25 janvier 2003

Football

2000 policiers déployés ce soir pour le match OM-PSG... Chirac a raison : pourquoi irait-on faire la guerre en Irak, puisqu'on a tout ce qu'il faut pour la faire chez nous ?

20 janvier 2003

Bouts d'os

Encore Europe 1, cette fois sur la question de l'euthanasie, marronnier récemment repoussé grâce au procès de l'infirmière assassine : interview d'un curé geignard, patelin et affecté («Oui, ça peut arriver que les malades me disent donnez moi la mort. Mais qu'est-ce que ça veut dire pour eux en réalité ?? Je m'assois à côté d'eux et je leur dis ça veut dire que vous souffrez») suivie par l'opinion du Vatican selon laquelle «y faut pas euthanasier mais y faut pas non plus soigner trop, faut laisser faire la nature».
Et quand on pense que ces gens là font faire le tour du monde à des vieux bouts d'os morts d'une religieuse de Lisieux.

19 janvier 2003

Reliques

Entendu sur Europe 1 à midi, après une interview délirante d'un député UMP de la Réunion, au sujet du voyage des reliques de Ste Thérèse de Lisieux : «Il ne nous reste que Lisieux pour pleurer !»

Uranium

Savez-vous quelle est la différence entre l'uranium et Bush ?
L'uranium s'enrichit en Irak.
Et Bush ?
Il voudrait bien !

17 janvier 2003

Analyse

Ayant eu l'occasion, dans le métro, de méditer sur mon rêve, j'en ai conclu :
1) qu'il faut se méfier des péripatéticiens
2) qu'on a raison de douter de ce que les doctes vous dictent

Lacunes

Curieux rêve ce matin : je marche boulevard Richard Lenoir ou avenue Ledru-Rollin — en tout cas c'est dans le 11e — aux côtés d'un homme supposé combler mes lacunes littéraires par un enseignement péripatéticien. Nous marchons donc de conserve et il passe en revue plusieurs auteurs. Nous en arrivons à Saint-Simon et le docte personnage m'apprend que le prénom de cet illustre auteur est «Bénédouct» , ce qui ne laisse pas de me surprendre.

Vasset

À lire séance tenante, Exemplaire de démonstration de Philippe Vasset, édité chez Fayard. Un roman bref et oulipien, qui m'a renvoyée aux problèmes d'intervalles de la classe de 7e. Deux textes intercalés (mais lequel s'intercale dans lequel ?), un centon de situations et de personnages, une critique des scénarios des séries TV américaines, quel que soit le biais par lequel on l'aborde, ce bouquin se lit avec un grand plaisir, ce que j'ai fait hier soir.

16 janvier 2003

Ricoré

J'ai mis en ligne sur internénettes un mini roman photo mettant en scène certaines personnalités présentes à Autrans (avec leur consentement amical), et la fameuse boîte de Ricoré que les Wifistes utilisent pour fabriquer une antenne.
L'auteur de la «saga Ricoré» (remarquable histoire de la marque) devrait mettre à jour son texte. Car si l'action Ricoré est en train de monter, c'est bien grâce au contenant rond et lisse de la mixture et non au contenu granuleux et plutôt dégueulasse que constitue ce mélange de chicorée et de café soluble.

15 janvier 2003

Filiation

En écoutant la radio ce matin, j'entends que Delacroix serait le fils de Talleyrand !
Me voilà bien avancée.

13 janvier 2003

Pigeons

En revenant du siège de l'Acsel, j'attendais le «74» rue Montmartre, à côté d'une dame, lorsque notre attention fut attirée par le comportement curieux d'un jeune homme qui allait et venait sur le trottoir, ou plus exactement allait prudemment et revenait à toutes berzingues. Après plusieurs de ces étranges allers-retours, nous avons compris (la dame et moi) que ce jeune homme avait la phobie des pigeons, pigeons qu'un beauf immonde faisait exprès d'attirer en émiettant du pain juste devant l'entrée de l'immeuble où souhaitait pénétrer le jeune homme. Ce jeune homme me fut immédiatement sympathique, car à l'instar de Queneau je hais ces rats volants, sales et voraces, dont les excréments ont hélas transformé en scènes d'horreur certains lieux parisiens autrefois pleins de charme comme le cimetière Montmartre, par exemple (allez donc voir l'état des tombes sous le pont).

La dame elle aussi devait être Quenellienne, car elle me raconta cette histoire : un jour qu'elle était avec des enfants au jardin du Palais Royal, son attention fut attirée par une autre dame qui lançait des grains pour attirer des pigeons. Ma dame lui demanda de bien vouloir aller faire ça ailleurs car les pigeons véhiculent des maladies — dont la tuberculose — et elle souhaitait en protéger les enfants. Chose curieuse, la dame distributrice accepta aussitôt de s'éloigner et lui répondit que de toutes façons, elles étaient d'accord, car ces graines étaient empoisonnées !

Là dessus la dame et moi décidâmes d'un commun accord de faire fuir le beauf immonde et les pigeons, pour permettre au jeune homme d'entrer dans l'immeuble.

Culture

Pendant le mémorable «dîner de gala» qui traditionnellement marque la clôture des rencontres d'Autrans, j'ai pu converser avec Fred Forest, mon voisin de droite, que j'avais eu l'occasion de rencontrer il y a quelques années lorsqu'il mettait aux enchères sa première oeuvre numérique; j'ai fait aussi la connaissance d'une sympathique saxophoniste du CEA qui joue dans le même orchestre que Joël Martin (la comtesse du Canard). Elle-même est amateure de contrepèteries (nous sommes donc au moins deux femmes !) Et l'Assureur nous a encore éblouis par sa culture en nous citant de mémoire un palindrome en latin :
"in girum imus nocte et consumimur igni"
Bref un dîner éminemment culturel et oulipoïde.

Hystérie

De retour d'Autrans — dont je ferai un compte rendu fidèle sur Internénettes, avec des photos évidemment compromettantes — je me suis arrêtée chez ma soeur à Grenoble pour le week-end. Mon beau-frère m'a raconté qu'il a un collègue du nom d'Ollyst, qui a appelé son fils... Éric. Ça peut s'inventer, mais, là c'est vrai...

08 janvier 2003

Hébergement

Le sort s'acharne, décidément, sur mes rapports avec le numérique.
Comme si le vol de mes appareils n'avait pas suffi, je découvre en rentrant de vacances que mon site ne marche plus (ce qui explique, charmants lecteurs, que vous n'ayez pu accéder à ce blog depuis le... 21 décembre !)
La raison en était que je n'avais pas payé l'hébergement. C'est tout à fait exact, mais il est tout aussi vrai que je n'avais reçu aucune facture, et pour cause, elle m'avait été envoyée à mon ancienne adresse e-mail...
Je ne veux pas m'immiscer dans l'organisation interne de Claranet, mais si j'étais directrice commerciale de cette entreprise, il me semble qu'avant de couper un site et d'en renvoyer le nom dans le domaine public, j'enverrais au moins une petite relance écrite par courrier normal, sachant que je possède l'adresse postale et que je me méfie de la volatilité extrême des adresses e-mail. Cela aurait de plus l'avantage de fidéliser ma clientèle.
Je préviendrai aussi mon client par téléphone ou mail (le bon cette fois-ci) du rétablissement de la connexion. Et puis je répondrais aux mails qu'il m'envoie.
Mais rien de tout cela ne semble avoir effleuré les services commerciaux de cette entreprise qui ne figure pas dans les pages jaunes mais que j'ai retrouvée pour aller porter le chèque en urgence.
En l'occurrence, je ne peux pas dire que je garde de l'aventure un excellent souvenir.
Et la prochaine fois que je recommanderai un hébergeur à un de mes clients, pourquoi, hein, pourquoi choisirais-je celui dont j'ai de mauvais souvenirs ?

03 janvier 2003

Alu

On m'a raconté qu'un certain artiste, pauvre comme ils le sont presque tous et n'ayant pas les moyens d'acheter un cadeau de Noël à sa compagne, avait eu l'idée de s'entortiller la bite dans du papier d'alu pour la lui rendre plus présentable en ce jour de fête. L'histoire ne dit pas si elle a apprécié. Mais moi qui la connais, je pense qu'elle a dû se tordre de rire !

Vol

On ne dira jamais assez le bonheur de décrocher de l'Internet pendant quelques jours : le 31, à midi, je déjeunais au soleil de l'Ardèche avec une dizaine d'amis. Avant, j'avais eu ma ration de caillettes, de picodons, de cardons, de pistou, de feu de bois de cade, de balades entre les interstices des rochers calcaires où poussent les chênes verts, au dessus du Chassezac ou de la Beaume. Lattier, dont le talent de conteur ne faiblit pas, avait littéralement subjugué les convives petits et grands en leur narrant l'horrible histoire du Rambo de Païolive, qui vivait dans le bois. Cet ancien légionnaire avait tué un jeune campeur et séquestré sa compagne pendant une semaine avant de l'assassiner elle aussi. Lattier en a fait un tableau, et moi j'avais commencé à en faire un poème anagrammatique, mais voilà, tout n'est pas rose dans la vie : je me suis fait voler mon ordinateur portable et mon appareil photo dans la voiture, sur le chemin du retour. Qu'est-ce que le connard qui m'a volée va faire de mes centaines de photos du Tanargue, de la grotte de Beaume-Granas, du pont sur la Beaume, des tourbillons du confluent de la Ligne et de l'Ardèche ? J'espère pour lui qu'il les regardera, et que ça lui fera question. Quant à mon poème, je le recommencerai, un jour.